Campus universitaire
Conférence ouverte à tous.
Il existe une grande diversité de vecteurs d’arbovirus en Asie. Plus de 430, 220 et 240 espèces de moustiques ont été identifiées en Thaïlande, au Vietnam et au Cambodge respectivement. On en sait très peu sur les tiques, et encore moins sur les phlébotomes et les culicoïdes. En opposition avec cette grande diversité des vecteurs, peu d’arbovirus ont été isolés en Asie, les 4 majeurs étant : le virus de la dengue (sérotypes 1, 2, 3, 4) ; le virus de l’encéphalite japonaise ; le virus Chikungunya ; et, plus récemment, le virus Zika. Les stratégies défensives de lutte anti-vectorielle dans la plupart des pays asiatiques restent un combat très classique avec de rares succès et malheureusement de nombreux échecs. Il semble y avoir plusieurs raisons à cette impasse, y compris le manque de recherche sur le terrain ainsi que le manque d’intérêt et / ou de compétences dans les laboratoires de recherche. Sur la base de quelques exemples, nous verrons qu’il y a plus de questions à poser que de réponses déjà obtenues.
Pourquoi n’y a-t-il pas de fièvre jaune en Asie ? Pouvons-nous nous attendre à une énorme épidémie de Zika en Asie? Quel avenir pour l’encéphalite japonaise en regard de l’urbanisation de cette région ? Comment pouvons-nous contrôler efficacement les vecteurs ? Comment peut-on évaluer le risque d’émergence et d’épidémie dans le cadre des changements environnementaux, sociaux et climatiques ? Que savons-nous et ne savons-nous pas de la biologie et de l’évolution biologique des moustiques (Ae aegypti vs Ae albopictus) et de la coadaptation des moustiques et des virus en Asie ? Qu’en est-il des cycles selvatiques? Dans l’ensemble, mon intervention plaide en faveur d’une approche de recherche proactive et holistique impliquant des virologues, des zoologistes, des écologistes, des spécialistes des sciences sociales et, bien sûr, des entomologistes !
Contact
Dr Didier Fontenille, Director
Institut Pasteur du Cambodge