Ils sont athlètes de haut niveau et ont effectué un cursus à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes allés à leur rencontre pour mieux comprendre la manière dont ils ont conjugué le sport et les études. Pour commencer cette série, qui de mieux qu’un multiple champion du monde au très beau palmarès.
Titouan Puyo devient champion du monde de paddle en 2014, à l’âge de 23 ans. Il enchaîne les victoires lors des nombreuses compétitions auxquelles il participe, donnant ainsi à la Nouvelle-Calédonie une incroyable visibilité. En 2023, après 10 ans de haut niveau, il décide de sortir de l’eau pour se rendre dans une autre baie, la Baie de la Moselle, afin de travailler à la province Sud en tant que chargé d’études pour le développement des sports de pleine nature. Un parcours incroyable qu’il a commencé sur les bancs de l’université en tant qu’étudiant au Diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (DEUST) en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS).
Pourquoi avoir choisi le DEUST STAPS à l’UNC ?
Titouan Puyo : Après avoir obtenu mon baccalauréat, je souhaitais poursuivre mes études dans le domaine du sport, parce que j’étais déjà très sportif. Je n’avais pas envie de partir en France, et j’ai vu cette opportunité de pouvoir faire deux ans d’études en Nouvelle-Calédonie dans le domaine que j’appréciais. Je me suis lancé ! Je n’avais pas forcément l’idée de devenir éducateur sportif ou de travailler dans le sport, mais je me suis dit que ça allait déjà être une entrée dans cette vie d’étudiant. J’ai fait deux ans à l’UNC, c’était super, et maintenant j’ai un métier grâce à cela.
Conjuguer les études et le sport de haut niveau, c’est possible ?
TP : Bien sûr ! Alors à l’époque, je n’étais pas sportif de haut niveau, mais c’était tout comme : je m’entraînais tous les soirs en Va’a. C’était une période assez spéciale puisqu’en 2010 la Nouvelle-Calédonie avait accueilli le Championnat mondial de Va’a et en 2011 on accueillait les Jeux du Pacifique. J’avais pu aménager un planning pour pouvoir à la fois travailler et m’entrainer pour les Jeux. Après, c’est sûr que c’est parfois difficile car dans notre cursus, on pratique beaucoup de sport, et les séances se cumulent à notre planning d’entraînement donc c’est parfois un peu trop !
Selon toi, les étudiants font-ils assez de sport ?
TP : Pas vraiment mais c’est normal, on est souvent pris dans nos études. Maintenant, quand je vois tout ce qui est mis en place à l’UNC et l’offre proposée aux étudiants, je peux dire que c’est assez vaste et que chacun peut y trouver son bonheur. Il faut y penser ! Faire une ou deux séances assez intenses dans la semaine, c’est déjà bien. Beaucoup de sports sont disponibles. En plus, on peut faire du sport directement sur le campus, donc c’est pratique… En fait, les étudiants n’ont pas d’excuse, il faut faire du sport !
À quoi ressemblait ton emploi du temps ?
TP : Quasiment tous les week-ends, il y avait des entraînements ou une compétition. En semaine, j’avais cours toute la journée, et je n’étais pas du genre à traîner à la fin des cours : je filais vite et j’allais à l’entraînement. C’est très intense.
Arrivais-tu à avoir de bonnes notes malgré tout ce sport ?
TP : Sans le sport, j’aurais pu avoir de meilleures notes. Mais j’arrivais tout de même à gérer pour être performant sur l’eau et réussir à avoir des notes correctes. Après, j’ai plein d’exemples d’amis ou de collègues athlètes, il y en a qui ont fait médecine en étant sportif de haut niveau. On peut se dire que l’entraînement fatigue et prend du temps, mais cela permet de s’aérer l’esprit. Quand je sortais de l’université, je passais à autre chose, et cela faisait en sorte qu’après l’entraînement je pouvais réviser plus sereinement que si j’avais dû enchainer. Au-delà de l’aspect physique et santé, il y a l’aspect psychologique. De toute façon, cet équilibre étude-sport, j’en avais besoin. Je l’ai toujours gardé. Après les études, j’ai été sportif de haut niveau durant dix ans, et aujourd’hui, avec mon nouvel emploi je suis en train de concilier de nouveau les deux, travail et sport, comme je faisais à la fac. Je m’entraîne le matin et le soir, et quelque part ça me donne un planning, une ligne de conduite sur la journée.
Aujourd’hui, on pouvait te croiser au gymnase de l’UNC…
TP : Comme tout le monde, on subit l’interdiction de navigation à cause de la pêche aux requins. Il faut s’adapter et trouver des solutions. Je propose donc à mon club de Va’a de les encadrer en escalade : cela nous permet de pratiquer une activité sportive différente. Revenir à l’UNC, ça me fait plaisir parce que j’y ai vécu mes deux ans d’études, et j’y ai vécu les Jeux du Pacifique : le gymnase servait de réfectoire, on dormait dans les chambres universitaires avec l’équipe de Nouvelle-Calédonie. C’était un super évènement ! Bref, plein de souvenirs qui me reviennent en tête.
[NDLR : l’interview s’est déroulée durant une période de prélèvement de requins, qui interdit toute activité nautique]
Fréquentes-tu encore tes camarades de promo ?
TP : Tout à fait ! On est une promo assez soudée. On a tous continué dans le sport donc on se recroise souvent. On se fait des rendez-vous tous les ans et on a un groupe Facebook très actif, avec beaucoup de bêtises… D’ailleurs, bonjour à toute la bande du DEUST !