Campus de Nouville
Dans le cadre du séminaire de restitution du projet « Impact de la mine sur l’évolution des territoires », Valentine Boudjema soutiendra sa thèse en vue de l’obtention du grade de docteur sur Les marges de la mine. Circulations matérielles et immatérielles entre territoire minier et marges en Nouvelle-Calédonie, le mercredi 25 octobre à 17 h à l’amphi 400 de l’UNC, .
Cette thèse est financée par l’UNC, le CNRT et l’IRD.
Résumé
En Nouvelle-Calédonie, le secteur du nickel motive diverses politiques publiques, de la problématique du rééquilibrage des provinces avancée par les Accords de Matignon-Oudinot il y a plus de trente ans, à celle de la diversification économique, corollaire de l’après-nickel.
Considérer le nickel comme la clé de voûte de l’économie du pays et du rééquilibrage du territoire promeut une vision, celle d’un double espace, l’un qui accueille les centres miniers et les usines métallurgiques et le deuxième, exempt de la ressource en nickel. Cette représentation qui existe à travers les discours, les politiques publiques et l’espace physique propose de réfléchir en fonction de ces territoires miniers et de leurs marges.
Comment se définit un territoire minier et quelle est sa limite ? Quelles circulations, matérielles et immatérielles, lient les deux espaces minier et non minier, c’est-à-dire le territoire minier et ses marges ? Le territoire du nickel est-il une enclave unique adoptant les mêmes frontières que l’archipel dans son ensemble ? Nous soutenons la thèse que les marges participent au territoire minier néo-calédonien et sont aussi avec leurs singularités, récipiendaires des transformations sociales et spatiales induites par l’industrie minière et métallurgique.
Cette modélisation duale du territoire est questionnée à partir d’une approche multisituée en considérant les allées et venues des travailleurs qui lient les marges du nickel et les villes minières. C’est le cas des employés de l’usine du Nord originaires de l’île de Drehu et de la commune de Hyeehen qui s’absentent de leurs tribus pour aller travailler et parfois s’installer dans les villes minières. À partir d’un terrain archipélagique où la chercheuse se meut entre trois territoires pour observer, participer et mener des entretiens, les salarié(e)s, leurs familles nucléaires et élargies, les anciens salariés, les retraités, les acteurs du secteur du nickel partagent leurs vécus d’humains mobiles qui façonnent une enclave minière unique.
Mots-clés : nickel, territoire, marge, circulation, Kanak, système, Nouvelle-Calédonie.
Composition du jury
- Franck Poupeau, directeur de recherche, CNRS Paris 3
- Dominique Guillaud, directrice de recherche, IRD
- Géraud Magnin, directeur de recherche et professeur des universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
- Marie Forget, enseignante chercheuse, Université Savoie Mont Blanc
- Gilbert David, Directeur de recherche, IRD
- Catherine Sabinot, chargée de recherche, IRD
- Pascal Dumas, maître de conférences HDR, IRD