UPF
Résumé
Dans un contexte postcolonial où les enchères pour plus d’autonomies ne cessent de monter, enseigner la langue tahitienne dans le cadre des langues et culture polynésiennes (LCP) cristallise de facto des enjeux diplomatiques sensibles malgré un large consensus socio-politique. Si dans le premier degré, les résultats des expérimentations menées depuis 2004 à 2014 soulignent l’importance de cet apprentissage des LCP pour ses atouts patrimoniaux, identitaires et conatifs, dans le second degré, la discipline LCP comme catalyseur et réponse possible afin d’apaiser les tensions sui generis n’a jamais fait l’objet de recherches empiriques. Or le niveau secondaire à Tahiti se caractérise par un microcosme social et structurel particuliers : culture « disciplinaire », choix stratégique d’orientation, personnel enseignant et administratif majoritairement exogène. Notre étude s’intéresse aux résistances dans les représentations des actrices et acteurs de l’enseignement-apprentissage du tahitien entre crispations pédagogiques et paradoxes. Ainsi nos hypothèses de départ reposent sur les pratiques enseignantes dévalorisant les LCP par une orientation à défaut, un enseignement dogmatique et une perversion par une forme de ghettoïsation. La problématique concerne les enjeux éthiques et normatifs des LCP. Le protocole d’investigation mobilise une posture compréhensive au travers d’entretiens semi-directifs qui subissent une double approche : l’une, au micro-niveau d’analyse des représentations sociales par triangulation des trois corpus (apprenantes et apprenants, enseignantes et enseignants, cheffes et chefs d’établissement) et l’autre, au macro-niveau d’analyse via l’interprétation des résultats obtenus à la lumière de la rémanence de l’ordre colonial. Au final, les résultats indiquent un large spectre d’implications complexes des groupes sociaux dont les logiques et les actes déroutent tant le malaise social et institutionnel, l’insécurité linguistique et le désarroi didactique sont manifestes.
Mots clés
Représentations, Ambiguïtés, Sélection-orientation par les langues, langue et culture d’origine, culture scolaire.
Directeur de thèse
- Bernard Rigo, professeur, UNC
Composition du jury
- Rodica Ailincai, professeure, ESPE UPF
- Christine Helot, professeure, Université de Strasbourg
- Michel Launey, professeur, Paris VII
- Isabelle Léglise, directrice de recherche, CNRS INALCO
- Bruno Saura, professeur, UPF
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