Campus de Nouville
Le laboratoire de recherche TROCA et l’équipe de recherche ERALO (mobilitÉs, cRéations, lAngues, et idéoLogies en Océanie) de l’UNC organisent un séminaire de recherche conjoint « Un/une anthropologue venu/e de Mars ou le futur du regard éloigné » le vendredi 16 septembre à 13h30, en amphi 250 sur le campus de Nouville.
Ce séminaire conjoint est ouvert à toutes et à tous.
Résumé
Il y a cent ans, Bronislaw Malinowski publiait Argonauts of the Western Pacific (1922), souvent considéré comme le manifeste de l’anthropologie contemporaine et de sa méthode, l’observation participante. Les histoires de l’anthropologie du et dans le Pacifique insulaire sont cependant beaucoup plus anciennes. Peter Buck (Te Rangi Hiroa) et Apirana Ngata, par exemple, Maoris et contemporains de Malinowski, étaient déjà très actifs au début du XXe siècle. Le séminaire s’inspire d’un article de l’intervenant consacré à quelques aspects de l’institutionnalisation de l’anthropologie culturelle dans le Pacifique insulaire, pour poser ensuite quelques questions qui semblent centrales à la réflexion (et peut-être au destin même) de la discipline. Quel est le rôle d’un/une anthropologue culturel/lle non natif/ve du Pacifique dans la recherche anthropologique aujourd’hui ? Cela a-t-il encore un sens de parler de « regard éloigné » ? Est-il encore sensé d’introduire la discipline anthropologique en disant que l’un de ses buts ultimes est de prendre conscience de la culture qui nous entoure, de l’ethnocentrisme donc, à travers des expériences de dépaysement mûries ailleurs ? Un/une anthropologue (mais aussi un/une linguiste, un/une géographe, un/une sociologue) peut-il/elle s’occuper de sociétés « autres » que celle du « territoire » d’intérêt de l’Université à laquelle il/elle appartient ?
Réfléchir aujourd’hui au regard éloigné, ce n’est pas seulement poser un problème épistémologique et revenir à l’un des fondements de la méthode anthropologique. C’est aussi se demander comment nous imaginons les institutions dans lesquelles nous travaillons, l’Université en premier lieu. Travailler pour le développement d’un territoire signifie-t-il ne s’occuper que de ce territoire ou le regard et l’étude de l’« ailleurs » reste-t-il une ressource précieuse pour un « retour chez soi » plus conscient et efficace ?
Le conférencier
- Adriano Favole, professeur d’anthropologie culturelle à l’Université de Turin
Contact
Direction TROCA