Campus de Nouville
Le laboratoire de recherche TROCA de l’UNC organise un séminaire de recherche « Vapeurs coloniales ». Alcool, justice et société en Nouvelle-Calédonie (années 1850 – 1930) le vendredi 6 août, de 14h à 16h, en amphi 250. Ce séminaire est ouvert à toutes et à tous.
Résumé
La consommation excessive d’alcool est un problème de société majeur en Nouvelle-Calédonie à l’époque contemporaine, comme dans de nombreuses sociétés insulaires et postcoloniales. Selon une enquête menée à la demande du Congrès de la Nouvelle-Calédonie en 2018, elle était à l’origine de « 80% des délits, 91% des morts sur la route, 80% des femmes battues, 81% des cambriolages et 80% des interpellations de mineurs pour faits de délinquance ». Trois ans plus tôt, l’Agence de santé sanitaire calédonienne avançait le chiffre de 59% des adultes qui boivent régulièrement de l’alcool et 12% de manière qualifiée addictive.
La question qui se pose à l’historien est généalogique : d’où vient l’alcool, à quel moment est-il devenu un problème de société reconnu et identifié comme tel, et quels furent les moyens mis en œuvre pour freiner la « culture de l’ivrognerie » ? Nous ne rechercherons pas la « première bouteille », le « premier litre » importé ou le « buveur zéro ». Dans ce champ d’étude encore inexploré, l’alcool aux colonies, il sera proposé de comprendre quelle législation l’administration française met-elle en place pour les populations de la Nouvelle-Calédonie, puis de plonger au cœur des archives judiciaires et de la presse pour tenter d’en analyser la répression et les représentations. Enfin, une étude du médecin du bagne Léon Collin, réalisée en 1913, sera présentée.
Le conférencier
- Gwénael Murphy, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine, UNC, TROCA
Contact
Direction TROCA