Campus de Nouville
Vendredi 27 septembre et vendredi 18 octobre 2024 à 13 h, l’Institut de sciences exactes et appliquées (ISEA) de l’UNC organise un séminaire où France Pattier, Maximilien Mathian, Peggy Gunkel-Grillon, chercheuses et chercheur à l’ISEA, présenteront les résultats principaux du projet CNRT Cameval, réalisé en partenariat avec l’Université de Champagne-Ardenne.
Ce séminaire sera un diptyque de présentations portant sur deux thématiques :
1) développement de la méthode des bio-indicateurs lichéniques comme traceurs des contaminations en métaux liées aux retombées atmosphériques.
2) caractérisation (nature et sources) et la quantification des poussières atmosphériques de la vallée de Thio.
Ouvert à toutes et à tous (dans la limite des places disponibles), il aura lieu en amphi 80 sur le campus de Nouville.
Résumé
Les retombées atmosphériques ont été mesurées sur une période de 1 an par jauges Owen à Thio, sur la mine de Thio plateau et dans le village. Les résultats montrent que les dépôts ne dépassent que très exceptionnellement le seuil recommandé de 350 mg/m²/j avec des valeurs médianes de 3 mg/m²/j dans Thio et sa vallée et de 30 mg/m²/j à proximité des opérations minières. L’analyse granulométrique des retombées atmosphériques montre que la fraction inhalable (particules de diamètre inférieur à 100 µm) est bien supérieure en proportion comme en quantité à proximité des opérations minières. L’analyse minéralogique des retombées a identifié que la goethite est un vecteur de transfert de Ni, Co, Cr et Mn de la mine au village favorisé par des vents forts et les précipitations. Les PM10, prélevées à proximité du musée de Thio à l’aide d’un préleveur séquentiel de poussières en suspension, sont peu concentrées et sont caractéristiques d’un aérosol peu anthropisé c’est-à-dire peu influencé par le transport, la combustion ou les industries. Dans cet aérosol, le Ni provient essentiellement des poussières latéritiques, des poussières mobilisées par le trafic routier et en moindre partie de la combustion de ressources fossiles.
La méthode de bio-indication lichénique a permis de montrer que les facteurs déterminant à l’exposition aux Ni, Co et Cr sont la localisation des lichens sur des surfaces de péridotites et la proximité d’opérations minières et/ou de surfaces latéritiques dénudées par les incendies. Le lien observé entre les résultats de bio-indication et les concentrations en Ni, Co et/ou Cr dans les urines (projet Metexpo) montre que l’exposition aux poussières est donc une source probable d’imprégnation de la population.
Mots clés : Retombées de poussières atmosphériques, recherche de source, bio-indication lichénique, cartographie exposition, évaluation de risque, activités minières