Du 1er au 3 juillet 2025, une délégation de l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) a participé à la 6e conférence biannuelle du réseau PIURN (Pacific Islands Universities Network), organisée pour la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée autour du thème « mobiliser les technologies pour le développement sûr et durable du Pacifique ». Dans une région confrontée à de multiples défis environnementaux, sociaux et climatiques, cette rencontre internationale a permis de valoriser la recherche insulaire, de renforcer les coopérations universitaires et de porter haut la voix de la Nouvelle-Calédonie dans la réflexion scientifique sur l’avenir du Pacifique. Par la participation active de sa délégation l’UNC déploie concrètement l’ambition 4 de ses axes stratégiques (relative à l’intégration régionale et la coopération internationale) en mettant en œuvre une diplomatie universitaire participant au rayonnement régional de la Nouvelle-Calédonie et en construisant des écosystèmes universitaires connectés à l’échelle régionale.
Un réseau au service de la recherche et de la solidarité insulaires
Créé en 2013, le Pacific Islands Universities Regional Network (PIURN) est un réseau stratégique qui réunit aujourd’hui 15 universités et instituts d’enseignement supérieur de la région Pacifique. Il œuvre à structurer une communauté scientifique forte, solidaire et engagée pour le développement durable des pays et territoires insulaires. À travers ses projets collaboratifs, ses publications, ses conférences biannuelles et ses actions de valorisation de la recherche, le PIURN favorise les synergies entre les établissements et donne une visibilité internationale à la recherche océanienne. Concrètement, le PIURN a pu lever près de 3 millions d’euros (360 millions CFP) auprès de bailleurs nationaux et internationaux en soutien à la recherche universitaire dans le Pacifique (bourses de recherche, publications, réalisation d’un documentaire, conférences, soutien aux doctorants, etc.).
Un discours fédérateur de la présidente Catherine Ris
À l’occasion de la cérémonie d’ouverture, la professeure Catherine Ris, présidente de l’Université de la Nouvelle-Calédonie et co-présidente du PIURN aux côtés de l’Université du Pacifique Sud (USP), a pris la parole devant les quelque 200 participants venus du Pacifique et d’ailleurs. Parmi les personnalités présentes lors de la cérémonie d’ouverture, citons notamment les président et vice-président de la Papua New Guinea University of Technology MM. Renagi et Koim ; le président de l’Université du Pacifique Sud M. Ahluwalia ; le vice premier ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée M. John Rosso ; le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche, de la technologie et des sports M. Kinoka Hotune Feo ; l’ambassadeur de France en Papouasie-Nouvelle Guinée SE Pierre Fournier, ainsi que le consul général d’Australie M. Kanowski.
La présidente de l’UNC a d’abord salué l’importance symbolique de cette 6e conférence organisée pour la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis la création du PIURN. Rappelant que les universités de PNG sont des membres fondateurs du réseau, elle a souligné que « tenir cette conférence ici est un motif de grande satisfaction », à la fois pour l’UNC et pour le réseau PIURN dans son ensemble.
Dans une allocution prononcée en anglais, la présidente a ensuite rappelé les réussites majeures du réseau depuis sa création : la montée en puissance de projets conjoints, l’obtention de financements de recherche internationaux, la production de publications scientifiques de référence et une reconnaissance croissante à l’échelle du Pacifique.
Mais surtout, elle a livré un plaidoyer pour un renforcement structurel du PIURN, insistant sur la nécessité d’investir dans des ressources humaines dédiées et des structures pérennes. « Nos universités sont diverses, nos contextes sont variés, mais seul un réseau renforcé et bien structuré nous permettra de faire face ensemble aux défis globaux que connaît notre région », a-t-elle déclaré.
Elle a également encouragé une approche intégrée entre savoirs traditionnels et technologies émergentes pour répondre aux enjeux spécifiques du Pacifique. « Le futur de notre région doit être guidé par la science », a-t-elle martelé, avant de conclure son intervention par un appel à l’engagement collectif et au partage des connaissances, valeurs fondatrices du réseau PIURN.
Une délégation UNC pluridisciplinaire
L’UNC était représentée à la conférence par une délégation de 12 membres, portée par des enseignants-chercheurs, jeunes docteurs, doctorants et personnels d’appui à la recherche :
- Catherine Ris, présidente de l’UNC, professeure des universités en économie
- Peggy Gunkel-Grillon, professeure des universités en chimie, directrice de l’Institut des Sciences Exactes et Appliquées (ISEA)
- Jean-François Gajewski, professeur des universités en sciences de gestion
- Séverine Blaise, maîtresse de conférences en économie
- Pascal Dumas, maître de conférences en géographie
- Olivier Galy, maître de conférences en sciences du sport
- Michael Meyer, maître de conférences en physique
- Cynthia Sinyeue, jeune docteure en chimie, lauréate du prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science
- Jannai Tokotoko, docteur en sciences des données
- Vaimoe Albanese, Lency Muna et Zénon Wejieme, doctorants
- Guillaume Wattelez, ingénieur d’études statistiques
Une contribution scientifique active dans de nombreuses thématiques
Les membres de la délégation UNC ont pris part et ont présenté leurs travaux lors de plusieurs sessions du programme scientifique, témoignant de la richesse disciplinaire et de l’ancrage régional de la recherche de l’UNC, avec notamment :
- Peggy Gunkel et Cynthia Sinyeue sur des méthodes d’élimination du chrome hexavalent dans des conditions naturelles
- Jean-François Gajewski sur l’habitabilité humaine et la croissance économique
- Pascal Dumas et Lency Muna sur la variabilité du climat et l’élévation du niveau de la mer
- Michael Meyer et Cynthia Sinyeue sur les énergies renouvelables et la physique environnementale
- Séverine Blaise sur l’avenir de l’agriculture dans les petits États insulaires
- Olivier Galy et Guillaume Wattelez sur la prévention de l’obésité chez les jeunes
- Jannai Tokotoko sur la préservation et valorisation des langues du Pacifique grâce au numérique
- Vaiome Albanese sur l’intégration des savoirs traditionnels dans le droit
Un programme dense au croisement des savoirs traditionnels, académiques et technologiques
La conférence PIURN 2025 était organisée autour d’un programme riche et interdisciplinaire, témoignant de la vitalité et de la diversité de la recherche au sein des universités des pays et territoires insulaires du Pacifique. Près d’une trentaine de sessions parallèles ont permis d’aborder une grande variété de thématiques, allant des technologies de l’intelligence artificielle à la gestion des risques environnementaux, en passant par la souveraineté alimentaire, la santé publique, les énergies renouvelables ou encore l’éducation inclusive.
Quelques temps forts du programme :
- la session plénière sur les innovations insulaires, consacrée à la transformation des systèmes de transport, de santé et la résilience dans le Pacifique ;
- la table ronde sur les stratégies numériques pour le Pacifique, qui a mis en lumière les enjeux de connectivité et de cybersécurité dans les territoires isolés ;
- les ateliers sur le changement climatique, qui ont conjugué approches scientifiques et savoirs traditionnels dans l’analyse des impacts environnementaux et des réponses communautaires ;
- les sessions sur l’enseignement supérieur, qui ont abordé les défis spécifiques des universités du Pacifique en matière d’accès, d’équité, de digitalisation et de qualité pédagogique.
Ce programme a illustré la volonté du PIURN de favoriser des dialogues croisés entre disciplines, générations et cultures, dans une logique de co-construction des savoirs et d’innovation partagée en réponse à la thématique générale de la conférence : « mobiliser les technologies pour le développement sûr et durable du Pacifique ».
L’UNC, actrice de la coopération régionale universitaire et francophone
Cette participation active illustre les efforts déployés par l’UNC pour agir en tant qu’acteur scientifique dans la région Pacifique, conformément à ses axes stratégiques présentés par la présidente Catherine Ris en 2022 et notamment l’ambition 4 qui engage l’UNC à développer l’intégration régionale et la coopération internationale sous l’angle du collectif et de la complémentarité. À travers le PIURN, l’université affirme son engagement à travailler collectivement sur les grands enjeux du territoire et du bassin océanien : climat, biodiversité, langues, éducation, santé, inclusion, transformation numérique, sécurité alimentaire.
En droite ligne de sa stratégie internationale, après sa participation l’an dernier à la création de l’Académie des sciences du Pacifique, l’UNC continuera de soutenir la recherche partenariale et interdisciplinaire dans le Pacifique, notamment en contribuant à des collaborations scientifiques avec les pays et territoires insulaires.

En savoir plus sur le PIURN : https://piurn.org