Le prochain ciné-débat aura lieu le jeudi 24 mars 2022 à 18h, en amphi 400 du campus de Nouville, et en duplex avec Baco, sur le thème « Les conséquences du changement climatique ».

Les différents scenarii du changement climatique révèlent des modifications importantes qui vont demander aux populations de s’adapter à des conditions de vie de plus en plus difficile. Qu’en est-il en Nouvelle-Calédonie ?

Quel climat en Nouvelle-Calédonie pour le siècle à venir ?

Lorsqu’on observe le débit des rivières lors de fortes crues comme c’est actuellement le cas en Nouvelle-Calédonie, on constate un mécanisme propre à la Grande Terre : les rivières sont rouges, chargées en apport terrigènes qui finissent leur course dans le lagon et représentent un véritable danger pour les récifs coralliens, lesquels sont une protection pour les côtes calédoniennes. Ce phénomène est dû à la destruction, en amont des cours d’eau, du couvert végétal par les feux de forêts ou, dans certaines régions, par l’exploitation minière. La perte du couvert végétal diminue la capacité des sols à jouer leur rôle d’éponge.

Le changement climatique va aggraver ce phénomène dans les années à venir. Comment et pourquoi ? C’est en survolant la rivière de la Nera et le lagon de Poé en hydravion, que Christophe Menkès, climatologue à l’IRD, apporte des explications à notre journaliste, Elisabeth Auplat. Ensemble, ils abordent les effets et les conséquences du changement climatique en Nouvelle-Calédonie pour le siècle à venir : l’amplification des phénomènes El Niño et La Niña, l’augmentation de la température et des périodes de sécheresses, une augmentation des vagues de chaleur, etc.

Les effets du changement climatique sur les côtes calédoniennes et l’impact sur les populations

Le changement climatique induit des modifications importantes qui font peser une menace sur les côtes calédoniennes. C’est à Touho, en compagnie de Myriam Vendée-Leclerc, responsable de l’Observatoire du littoral de Nouvelle-Calédonie, qu’Elisabeth découvre la plage de Tewaadé, le lieu le plus impacté par l’érosion côtière sur la côte Est. Jusqu’à il y a deux ans, une famille y habitait et a dû déménager avant qu’une partie de leur maison ne soit emportée par les vagues. Jethro Dally, le propriétaire de la maison témoigne avec beaucoup d’émotions, de la difficulté d’être déraciné de sa terre par la montée du niveau des océans et de l’urgence d’agir. L’érosion côtière, tout comme le phénomène de submersion marine, est une réalité qui va concerner de plus en plus la Nouvelle-Calédonie. Les impacts sont multiples, tant sur les habitats naturels et la biodiversité que sur le mode de vie des populations. Les chiffres annoncés sont inquiétants ! Parmi les solutions qui existent, certaines communes et tribus ont opté pour les solutions fondées sur la nature, comme l’association Hô-üt, à Touho, qui s’est lancée dans des chantiers de plantation de mangrove avec les écoles de la commune. Les mangroves assurent une multitude de rôle dont celui de fixateur des sédiments issus des apports sédimentaires par les cours d’eau mais aussi de protecteur contre l’érosion et la submersion en servant de zone tampon face aux événements intenses ou extrême (cyclone, tsunami, etc.).

Comment agir et s’adapter pour l’avenir ?

L’urgence est à encourager la décarbonation de notre économie et de notre mode de vie. Rappelons que la Nouvelle-Calédonie, à cause de son industrie métallurgique, est un grand producteur de gaz à effets de serre. Hubert Géraux, expert du WWF en Nouvelle-Calédonie, nous explique qu’il est indispensable d’engager la Nouvelle-Calédonie dans de vrais chantiers d’adaptation aux changements climatiques pour que nous soyons le plus résilient possible à ses impacts qui seront sans aucun doute nombreux.

© Elisabeth Auplat

est une coproduction Bluegreen Production NC et Caledonia.

Ecrit et présenté par Elisabeth Auplat, réalisé par Gill Chabaud, sur des images de Gill Chabaud, Eric Manoukian et Thomas Decros

En partenariat avec le WWF Nouvelle-Calédonie.