Campus de Nouville
L’équipe de recherche ERALO (mobilitÉs, cRéations, lAngues, et idéoLogies en Océanie) de l’UNC organise un séminaire de recherche ouvert à toutes et à tous sur les « Approches biographiques en SHS » présenté conjointement par Véronique Fillol, de l’Université de la Nouvelle-Calédonie et Karin Speedy, de l’Université d’Adélaïde. il aura lieu le vendredi 31 mars à 13h30, en amphi 80, sur le campus universitaire de Nouville.
Présentation
- Quand l’approche biographique questionne les pratiques de recherche en SHS
Véronique Fillol, Eralo, Université de la Nouvelle-Calédonie
En guise d’introduction, Véronique Fillol propose d’illustrer l’approche biographique dans le champ de la didactique des langues-cultures, et de revenir sur certains enjeux et questionnements d’ordre épistémologique, éthique et méthodologique que soulèvent les approches biographiques en sciences humaines et sociales.
- Tout est interrelié : L’approche autobiographique comme pratique de recherche autour des histoires anticoloniales dans Foundations de Karin Speedy
Karin Speedy, Université d’Adélaïde
Chercheuse interdisciplinaire dans les domaines d’histoire, de linguistique et de littérature coloniales, postcoloniales et anticoloniales, mon dernier ouvrage Foundations emploie une approche autobiographique qui dévoile l’enchevêtrement de mes recherches et de ma propre vie. Tout est interrelié. En croisant ou entremêlant mon récit personnel et familial et les histoires des empires anglophones et francophones dans le Pacifique et au-delà, je surligne les mouvements de résistance et propose une lecture critique du colonialisme et du capitalisme.
Si dans l’ouvrage, je suis en quête pour mieux me connaître et comprendre ma relation avec le monde et les autres qui m’environnent, j’offre également au lecteur une meilleure compréhension de la réalité humaine et des conséquences des faits historiques dans un contexte postcolonial.
En traçant les deux fils narratifs, les recherches et les voyages entrepris pour mon premier projet de recherche sur la genèse du créole louisianais et le déroulement en temps réel de mon travail de détective pour découvrir mes histoires de famille obscurcies par le non-dit, les oublis et les tabous, je propose au lecteur une réflexion méthodologique à travers des exemples tangibles de méthodes de recherche utilisées en sciences humaines et sociales.
Dans le cadre du séminaire ERALO consacré aux approches biographiques en Sciences Humaines et Sociales, je parlerai de cette approche pluridisciplinaire que mélange récit de soi, mémoire, histoire, théorie et critique sous une forme narrative, et l’intérêt de ce type d’ouvrage, accessible à un grand public, dans la communication et l’enseignement des idées et des informations centrales pour appréhender les enjeux de la vie des gens dans les sociétés touchées par le colonialisme. J’aborderai enfin mon processus d’écriture et évoquerai l’importance d’écouter nos ancêtres.
Les conférencières
- Véronique FILLOL, Eralo, Université de la Nouvelle-Calédonie
Maître de conférences HDR en sciences du langage à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, elle tente d’articuler l’analyse sociolinguistique à la didactique des langues-cultures. Ses travaux portent sur la description des plurilinguismes, la glottopolitique, les violences normatives, la didactique du français langue de scolarisation et la formation des enseignants en contexte plurilingue.
Elle s’intéresse – notamment et non exclusivement – à l’analyse de la prise en compte sur les terrains scolaire et formatif de la pluralité et de la variabilité des répertoires langagiers, articulée à la question des apprentissages et des inégalités (scolaires et sociales). Dans cette perspective, elle a développé ces dernières années une démarche d’accompagnement sociobiographique avec les étudiants du département Lettres, Langues et Sciences humaines qui est au croisement de la formation et de la recherche dans le champ de la didactique du plurilinguisme.
- Karin SPEEDY est une chercheuse néo-zélandaise, professeur honoraire à l’Université d’Adélaïde (Australie).
Historienne, linguiste et spécialiste de la littérature francophone, elle oriente une grande partie de ses travaux sur la région Pacifique, où elle étudie les langues de contact, notamment le tayo, ainsi que les liens historiques, culturels et linguistiques entre le Pacifique et l’Océan Indien. Karin fait des recherches d’archives et de terrain en Nouvelle-Calédonie pour son projet actuel « Le tissage des liens entre les mondes coloniaux dans le Pacifique : histoires orales des Réunionnais en Océanie au 19e siècle » fondé par le Marsden Fund en Nouvelle-Zélande.