À la fois enraciné en Nouvelle-Calédonie et engagé au plus haut niveau du sport universitaire, Éric Michalak tisse des ponts entre les territoires ultramarins et les instances nationales et internationales. Une double légitimité qui le propulse aujourd’hui à la tête d’une coordination entre les SUAPS d’Outre-mer.
Éric Michalak, directeur du SUAPS (Service universitaire des activités physiques et sportives) de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, a été élu pour un mandat de deux ans à la présidence du GRDS ultramarin, qui regroupe les directeurs de SUAPS des universités d’Outre-mer. À l’occasion du colloque annuel du GNDS (Groupement national des directeurs SUAPS), organisé en juin à Marseille, il a également été nommé chargé de mission pour les Outre-mer au sein de cette instance nationale.
Ces deux fonctions renforcent son rôle de représentant et de coordinateur pour les universités d’Outre-mer. Dans ce cadre, il souhaite mettre en place des actions à l’échelle interrégionale, centrées sur des problématiques communes. « Nous partageons des réalités spécifiques : l’insularité, l’éloignement, l’enclavement… autant de singularités qui méritent d’être prises en compte de manière concertée », souligne-t-il.
Unir les Outre-mer par le sport
Parmi ses priorités, Éric Michalak souhaite développer un sport universitaire de haut niveau spécifique aux territoires ultramarins, en s’inspirant du modèle du PESU (Pôle d’excellence du sport universitaire) mis en place à la rentrée 2025 à l’UNC. « Ma volonté, c’est de fédérer à travers le sport universitaire de haut niveau l’ensemble des universités d’Outre-mer. »
Dans cette dynamique, un protocole d’accueil spécifique est en cours d’élaboration pour accompagner les étudiants sportifs de haut niveau ultramarins poursuivant leurs études en métropole. Inspiré des dispositifs existants pour les étudiants internationaux, il vise à répondre aux difficultés d’adaptation rencontrées par ces jeunes à leur arrivée. « Nos étudiants ne sont pas comme les autres. Ce sont de jeunes ultramarins qui quittent leur territoire, parfois pour la première fois, et parcourent jusqu’à 18 000 kilomètres pour venir en métropole. C’est important de les accueillir en tenant compte de cette réalité. »
Modèles inspirants
Le protocole d’accueil serait adossé à la circulaire ministérielle de juillet 2023, qui encadre les aménagements pour les sportifs de haut niveau dans l’enseignement supérieur (emplois du temps adaptés, examens aménagés, tutorat, etc.). « L’idée n’est pas de leur accorder des privilèges mais de leur donner les meilleures conditions pour réussir. C’est un facteur clé de réussite, d’adaptation et de performance. »
À horizon 2027, Éric Michalak vise une reconnaissance officielle du protocole par le ministère. Un objectif essentiel pour mieux accompagner ces étudiants, souvent confrontés à un choc culturel et à l’éloignement géographique. « Les Outre-mer représentent 3,9 % de la population, mais ont remporté 51 % des médailles françaises aux JO de Tokyo 2020. Nos jeunes sportifs sont les futurs champions, mais aussi des modèles pour la jeunesse. Il est temps de leur donner les moyens de réussir aussi dans leurs études”.
Une figure du sport universitaire calédonienÉric Michalak dirige le SUAPS de l’Université de la Nouvelle-Calédonie depuis de nombreuses années. Il est aussi chargé de mission auprès de la présidente de l’université, en charge du sport de haut niveau et du bien-être sur le campus. Son engagement dépasse largement le cadre universitaire. Dans les années 2000, il a participé au développement du futsal et du beach soccer en Nouvelle-Calédonie pour la FIFA. En 2006, il fonde le club universitaire de futsal, l’un des plus anciens du territoire, qui fêtera bientôt ses 20 ans. Premier sélectionneur de l’équipe calédonienne de futsal, il s’est aussi illustré à l’international : membre du comité exécutif de la FISU-Océania, il a dirigé deux championnats du monde universitaires en Europe (Portugal 2012, Espagne 2014).