Campus de Nouville
Soutenance de thèse d’Émilie Bierque (EDP-UNC) le 8 octobre à 18h en amphi Guy Agniel, ouverte à toutes et tous.
Directeur de thèse, Cyrille GOARANT, Institut Pasteur NC
Co-encadrante, Linda GUENTAS, UNC
Principalement étudiée comme une zoonose, la leptospirose est également une infection d’origine environnementale, comme en témoigne l’importance des contaminations humaines via les eaux et les sols. Pourtant, peu d’études s’intéressent à la survie des leptospires pathogènes dans l’environnement hydrotellurique.
Depuis 2018, la phylogénie du genre Leptospira a subi de grands bouleversements. À ce jour, il est composé de deux groupes, divisés chacun en deux sous-groupes et désignés comme Pathogène 1 (P1, ancien groupe des pathogènes), Pathogène 2 (P2, anciennement intermédiaires), Saprophyte 1 (S1, ancien groupe des saprophytes) et Saprophyte 2 (S2, nouveau groupe de saprophytes). Ce remaniement repose sur la découverte d’une grande biodiversité de leptospires. Plus de 20 nouvelles espèces isolées à partir de prélèvements de sol, ont été décrites en trois ans, permettant de considérer le sol comme l’habitat originel des leptospires.
Une revue systématique de la littérature a permis de conforter une hypothèse où le sol constitue l’habitat environnemental des leptospires pathogènes, qui seraient remobilisés par l’eau lors des pluies. Afin de mieux comprendre ce mode de vie environnemental, la survie des leptospires a été étudiée dans des microcosmes d’eaux, de solutions de sols et de sols.
Ainsi, la capacité des leptospires pathogènes à survivre plus d’un an en eau sans apport en nutriment a été confirmée. De plus, le maintien de leur virulence après une longue incubation dans ces conditions défavorables a été démontré. D’autre part, les solutions de sols à pH neutre et de faible conductivité ainsi que les sols à faible capacité d’échange cationique et capacité au champ ainsi que pauvres en sodium et calcium semblent favoriser la survie des leptospires pathogènes.
Ces études contribuent à une meilleure compréhension de la transmission environnementale de la leptospirose. Compte-tenu de son risque élevé pour la population calédonienne, limiter l’exposition aux leptospires dans l’environnement constitue un véritable enjeu de santé publique. Ainsi, l’identification de l’habitat environnemental de ces bactéries pathogènes permettra l’amélioration des stratégies de contrôle et de prévention de cette maladie potentiellement mortelle, applicables à d’autres infections environnementales.
Composition du jury de thèse
- Hamid Amir, professeur, UNC
- Philippe Jourand, chercheur HDR, LSTM-IRD Montpellier
- Maëlle Molmeret, professeur, Université de Toulon
- Matthieu Picardeau, chercheur HDR, Institut Pasteur de Paris
Partenariat
- Bourse doctorale Calmette Yersin (Institut Pasteur)
Contact
École doctorale du Pacifique
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