Séminaire public « Théories du nationalisme kanak »

Le 19 novembre 2021 de 14h à 16h
Amphi 250
Campus de Nouville
UNC - TROCA

Ce séminaire, ouvert au public,  aura lieu le vendredi 19 novembre 2021 de 14h à 16h en amphi 250. Ce séminaire de recherche TROCA (TRajectoires d’OCéAnie) de l’UNC sera sur le thème des « Théories du nationalisme kanak ».

 

Alors que l’avenir politique de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie est en train de se jouer, les deux premières consultations référendaires locales (en 2018 et 2020) ont principalement montré un découpage idéologique du pays qui menace la paix inter-ethnique acquise depuis la poignée de mains historique entre les leaders indépendantiste et loyaliste (1988). Fin 2020, le conflit autour de la vente du massif minier et de l’usine métallurgique situés au sud de l’île (Goro) a aussi rappelé la détermination des associations de défense des droits autochtones à replacer la question du foncier au cœur de la revendication politique kanak. En 2021, le blocage de plusieurs sites miniers, ainsi que les remaniements et les (més)alliances au sein de l’exécutif local, ont exacerbé les tensions politiques et la crise institutionnelle, dans un ultime bras de fer avec l’État français, sommé de s’impliquer dans le processus de sortie de l’accord de Nouméa, jusqu’à une possible accession du « pays » à l’indépendance. Enfin, le contexte sanitaire local s’est profondément dégradé depuis septembre dernier avec l’arrivée sur l’archipel du coronavirus. Si la troisième consultation référendaire est toujours prévue avant la fin de 2021, le FLNKS continue d’exiger pour sa part un report de cette échéance cruciale au dernier quadrimestre 2022, et les composantes politiques indépendantistes ont annoncé leur souhait de ne pas participer au vote s’il était maintenu à la date du 12 décembre prochain.

 

Cette communication souhaite retracer les fondements idéologiques et les âges politiques du nationalisme en Kanaky-Nouvelle-Calédonie : depuis les prémices d’un « soulèvement indigène » fantasmé par l’administration coloniale, en passant par le « Réveil kanak » de la fin des années 1960, puis la Constitution d’un État de Kanaky pluriethnique et chrétien, portée par les indépendantistes devant l’ONU en 1987 ; jusqu’aux positions légitimistes en faveur du peuple autochtone, qui peinent à incarner l’idéologie multiculturelle du « vivre ensemble » et fragilisent l’utopie d’un « peuple calédonien » encore à construire. Au final, les discours endogènes sur le nationalisme renvoient de moins en moins à une idéologie dogmatique et monolithique du concept d’État-nation, mais ils traduisent plutôt les acquis heuristiques d’un momentum politique propice à l’émergence de « formes plus créatives de souveraineté partagée » (Korson et al., 2020 : 79).

Intervenante :

  • Caroline Graille : Docteure en anthropologie, chercheuse associée à l’équipe TROCA, Université de la Nouvelle-Calédonie

Caroline Graille est socio-anthropologue, chercheuse associée à l’équipe pluridisciplinaire TROCA (Trajectoires d’Océanie) à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Enseignante et formatrice indépendante, elle intervient également auprès des administrations et des collectivités publiques sur la question des appartenances identitaires et des relations interculturelles dans une dynamique océanienne de décolonisation.

Le 19 novembre 2021 de 14h à 16h

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