Séminaire public « Amiante environnemental : vers une meilleure évaluation du risque »

Le 19 avril 2019 à 13h
Amphi 80
Pôle SIGMA
ISEA-UNC

Le laboratoire de recherche ISEA organise un séminaire ouvert à tous sur « l’altération chimique supergène des minéraux de type amiante environnemental et de la difficulté d’évaluer le risque sanitaire associé ». Ce séminaire sera présenté par Christine Laporte-Magoni, maître de conférence à l’UNC depuis 1998.

 

Résumé

Les effets pathogènes de l’amiante sont maintenant bien connus. Certains minéraux fibreux peuvent avoir des effets similaires sur la santé. Leur toxicité résulte en partie de leur capacité à libérer certaines fibres inhalables, de leur réactivité de surface et de leur biopersistance. La présence de fibres dans l’environnement représente un risque pour la santé qui demeure difficile à évaluer.

En Nouvelle-Calédonie, en secteur minier, les profils latéritiques sont recoupés par des serpentines fibreuses et quelques amphiboles amiantifères. Dans ces massifs, les antigorites sont plus ou moins verdâtres, avec des morphologies diverses et une capacité à libérer des fibres variables. Comme en témoignent les mineurs, ces différences peuvent être observées à l’affleurement après un court laps de temps, sans aucune intervention mécanique. Cela suggère que la capacité à émettre des fibres est liée à l’augmentation de l’altération chimique. Ces processus sont donc susceptibles d’accroître le risque d’exposition pour les personnes se trouvant sur les sites miniers. À noter que dans la législation calédonienne l’antigorite, comme le chrysotile, est classée comme une amiante (famille des serpentines).

Des analyses géochimiques et des expériences de lixiviations ont été réalisées. Elles démontrent que l’altération chimique seule, sans contrainte mécanique, favorise à elle seule la désagrégation des minéraux de type amiante et la libération croissante de fibres pathogènes dans l’environnement. Ces premiers résultats scientifiques, couplés aux premières données sur la toxicité de l’antigorite calédonienne, apportent des éléments essentiels pour progresser dans l’évaluation du risque sanitaire associé à l’amiante environnemental en Nouvelle-Calédonie.

 

Biographie

Les recherches de Christine Laporte-Magoni concernaient initialement la caractérisation géochimique du domaine mantellique Sud-Ouest Pacifique. Depuis 2011, elles s’orientent vers la quantification et la compréhension des échanges entre phases minérales/eau, dans les sols (depuis l’étude de bassins versants, jusqu’à l’altération d’asbestes), et dans le compartiment air (apports en éléments chimiques via la dispersion de poussières).

 

Financements : CNRT « Amiante et Bonne Pratique »

 

Contact

Christine LAPORTE-MAGONI
Le 19 avril 2019 à 13h

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