Dans le cadre des conférences de l’UNC, en partenariat avec l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, Anavaj Sakuntabhai donnera une conférence en anglais le 24 mai à 13h30, en amphi 80.
« Genome and genetic study of dengue viral infection: from genome to application »
300 à 400 millions de cas de dengue sont recensés chaque année dans le monde. Les quatre sérotypes du virus à l’origine de cette pathologie (aussi appelés DENV1-4) peuvent provoquer un grand nombre de symptômes, depuis un syndrome fébrile jusqu’à des pathologies plus sévères et potentiellement mortelles. L’obstacle majeur au développement d’un vaccin contre ce virus est la réactivité croisée qui existe entre les anticorps développés contre les différents sérotypes du virus, ces derniers étant à 67-75% identiques à l’échelle de l’acide aminé. Étonnamment, alors même qu’une primo-infection par un des sérotypes DENV induit une protection à vie contre une réinfection par ce même sérotype, elle est potentiellement un facteur de risque de développer une forme sévère de la dengue lors d’une infection ultérieure par un autre des sérotypes DENV. Ceci est dû à un phénomène appelé ADE, pour « Antibody-Dependent Enhancement », qui a lieu lorsque des anticorps non-neutralisants (produits lors de la primo-infection) facilitent l’entrée du virus (lors de l’infection ultérieure) dans la cellule hôte et favorisent le développement de formes sévères d’infections. Un vaccin contre la dengue doit par conséquent induire une protection immunitaire contre les 4 sérotypes du virus. Cependant, les stratégies actuelles de développement de vaccins sont centrées sur la production d’anticorps neutralisants sérotype-spécifiques sans réactivité croisée pour s’affranchir de l’ADE.
Lors de cette conférence, Anavaj Sakuntabhai discutera d’une nouvelle stratégie pour le développement d’un vaccin contre la dengue, basée sur l’utilisation combinée d’antigènes stimulant les lymphocytes B, mais aussi les lymphocytes T. Il parlera également de la possibilité de créer un vaccin pentavalent, capable d’offrir une protection contre les quatre sérotypes DENV ainsi que contre une infection par le virus du zika (ZIKV).
“Anavaj Sakuntabhai commence sa carrière comme médecin, avec l’obtention de son diplôme en 1987. Il obtient par la suite un doctorant en sciences en 1999. En 2000, rejoint l’Institut Pasteur, à Paris, et prend, en 2007, la direction du laboratoire de génétique des réponses humaines aux infections. En 2010, il crée l’unité de génétique fonctionnelle des maladies infectieuses qu’il dirige toujours actuellement. Cette unité étudie les facteurs génétiques de susceptibilité de l’homme aux infections par des microorganismes pathogènes. Les recherches menées dans cette unité se focalisent principalement sur deux problèmes de santé publique à l’échelle mondiale que sont la dengue et le paludisme et ont pour but d’identifier des gènes déterminant la gravité des pathologies observées ainsi que la transmissibilité des pathogènes à l’origine de ces maladies.
Images : copyright Institut Pasteur
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Mariko MATSUI, PhD, HDR
Responsable du Groupe Immunité et Inflammation (GIMIN)
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