Conférence du projet FALAH : des recommandations fortes pour une agriculture familiale durable

 

 

Du 18 au 20 mars 2025, l’Université de la Nouvelle-Calédonie a accueilli la dernière étape du projet FALAH, un événement scientifique majeur qui a réuni des chercheurs et des partenaires de toute la région Pacifique. Ce projet de recherche dédié à l’agriculture familiale, le mode de vie et la santé dans les petites îles a permis une collaboration inspirante. Les équipes vont poursuivre leurs collaborations à travers les mobilités de chercheurs jusqu’en fin 2025. L’objectif : relever les défis et tracer des perspectives de l’agriculture familiale dans les territoires insulaires.

Porté par un consortium de chercheurs issus de l’UNC, de l’IRD et de l’IAC, et financé par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne, le projet FALAH a permis d’analyser les liens entre pratiques agricoles, modes de vie et santé dans les petits territoires insulaires. La conférence de clôture a été l’occasion de partager les principaux enseignements du projet et de formuler des recommandations stratégiques en faveur d’une transition agroécologique et d’un développement plus résilient.

Une soirée d’accueil pour réunir tous les acteurs du projet

Le 17 mars, une soirée d’accueil a réuni les principaux partenaires institutionnels et les délégations du projet FALAH, venues spécialement des différents territoires du Pacifique. Cette rencontre a permis de faire un bilan détaillé du projet, d’évoquer les perspectives futures et de discuter des dynamiques d’essaimage qui en découleront.

Des conférences et ateliers pour explorer les enjeux des petites îles

Pendant trois jours, chercheurs, étudiants et acteurs locaux ont partagé leurs connaissances à travers des conférences, des témoignages et des ateliers. Les discussions se sont articulées autour de trois thèmes essentiels :

  1. L’agriculture familiale dans les petites îles et ses défis.
  2. Les systèmes alimentaires, les modes de vie et la santé dans ces territoires.
  3. La co-construction des savoirs entre pratiques terrestres et maritimes.

Un projet porteur d’impact et de formation

Le projet FALAH a aussi permis de former une dizaine d’étudiants et doctorants, contribuant à la formation de futurs experts dans ce domaine crucial pour les petites îles du Pacifique. Plusieurs publications scientifiques ont également été produits tout au long des événements scientifiques organisés pour ce projet, dont :

  • 13 présentations scientifiques (séminaire USP 1, Fiji)
  • 13 présentations scientifiques et posters (Séminaire MOET, Vanuatu)
  • 7 présentations scientifiques ( séminaire USYD, Australie)
  • 11 présentations scientifiques et 1 table ronde publique (Séminaire UNC, Nouvelle-Calédonie)
  • 36 présentations scientifiques (Conférence MOET, Vanuatu)
  • 6 sessions d’ateliers scientifiques (séminaire UNSW,Australie)
  • 15 présentations scientifiques et posters (Séminaire SINU, Iles Salomon)
  • 22 présentations scientifiques (Séminaire USP 2, Fiji)
  • 40 présentations scientifiques (Conférence UNC, Nouvelle-Calédonie)
Cinq axes de transformation pour un avenir durable

Les conclusions du projet s’appuient sur la grille analytique de l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services) et s’organisent autour de cinq axes clés :

  1. Conserver et régénérer les espaces de valeur pour la nature et les populations
    • Encourager l’inventaire et la valorisation des ressources génétiques locales.
    • Financer la recherche en agroécologie, biodiversité agricole, éducation et santé publique.
    • Promouvoir l’éducation à l’agriculture familiale, à la santé ciblée sur une vie active et une alimentation équilibrée via des échanges intergénérationnels.
    • Adapter les normes juridiques aux spécificités socioculturelles et affirmer le rôle des femmes dans ces pratiques.
  2. Transformer les secteurs responsables du déclin environnemental
    • Intégrer l’économie dans une logique de développement endogène et résilient.
    • Accélérer la transition vers l’agroécologie et les circuits courts.
    • Encourager la transformation locale de produits sains et repenser l’usage du numérique dans l’agriculture, l’éducation et la santé.
  3. Réformer les systèmes économiques pour plus d’équité et de durabilité
    • Renforcer la régulation des multinationales dans le secteur agroalimentaire.
    • Réduire le gaspillage alimentaire via des méthodes de conservation à faible impact technologique.
    • Favoriser les marchés locaux et revaloriser le patrimoine alimentaire dans le tourisme.
  4. Adapter la gouvernance aux défis contemporains
    • Intégrer davantage les résultats de la recherche académique dans les politiques publiques.
    • Assurer une participation inclusive des communautés locales, en particulier des jeunes et des femmes.
    • Développer des démarches de co-création des savoirs entre chercheurs, acteurs des systèmes alimentaires et populations locales.
  5. Repenser nos valeurs et notre rapport à la nature
    • Reconnaître l’interconnexion entre nature et culture.
    • Réhabiliter les aliments traditionnels pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
    • Favoriser une activité physique propice à une vie active dans les différents contexte, en particulier en milieu rural pour favoriser le lien avec la nature.
Vers une transition agroécologique dans les îles du Pacifique

Les discussions ont souligné l’urgence de ces transformations face aux défis climatiques, économiques et sociaux qui menacent les petits territoires insulaires. La conférence s’est conclue sur un appel à l’action en direction des décideurs et des institutions pour une mise en œuvre rapide des recommandations.

Avec cette conférence, l’UNC confirme son rôle moteur dans la recherche sur les enjeux du développement durable en milieu insulaire. Le projet FALAH laisse ainsi un héritage précieux pour les acteurs du secteur agricole et les politiques publiques, ouvrant la voie à des systèmes alimentaires plus justes, durables et résilients.

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