Campus de Nouville
Jeudi 18 septembre à 18h à l’amphi 400, Noreen Wejieme, soutiendra sa thèse en vue de l’obtention du grade de docteur sur les variations spatio-temporelles des valeurs nutritives et de la teneur en contaminants chez les poissons coralliens du Pacifique sous la direction de Yves Letourneur et Valeriano Parravicini.
Résumé
Les îles et atolls du Pacifique, géographiquement isolés et faiblement industrialisés, dépendent fortement des ressources marines, notamment des poissons récifaux, pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. La consommation de poisson y est parmi les plus élevées au monde, atteignant 55 à 110 kg par personne et par an. Ces poissons constituent une source essentielle de protéines, de vitamines, de minéraux et d’acides gras polyinsaturés essentiels. Cependant, ils peuvent également être vecteurs de contaminants, notamment d’éléments traces métalliques (ETM) et de polluants organiques persistants (POPs), ce qui soulève des préoccupations en raison de leur forte consommation dans la région. Cette thèse vise à évaluer le compromis entre les bénéfices nutritionnels et les risques sanitaires potentiels liés à la consommation de poissons récifaux, à partir d’une étude à grande échelle dans le Pacifique Sud, complétée par un focus sur le cas de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce faire, une approche multidisciplinaire a été développée, combinant analyses chimiques, variables écologiques et modélisations statistiques. Les résultats des modèles expliquent jusqu’à 87 % de la variation globale, et montrent que la taille des poissons est le facteur principal expliquant la contamination. Les cartographies prédictives révèlent des concentrations souvent élevées au centre et au sud-ouest du Pacifique, et, à l’échelle calédonienne, une contamination généralisée, mais le plus souvent faible, du lagon, notamment liée aux activités minières (Ni, Cr). L’analyse nutritionnelle confirme de forts apports en nutriments essentiels (vitamine A, minéraux et acides gras de types oméga-3 et -6), mais avec des variations marquées de ces nutriments selon l’espèce, la taille des individus et le site géographique. Ces résultats ont des implications potentielles en termes de gestion, justifiant des recommandations géographiquement ciblées et un suivi environnemental régulier.
Composition du jury
- Yves Letourneur, professeur des université, UNC
- Valeriano Parravicini, professeur des universités, EPHE
- Mireille Harmelin-Vivien, directrice de recherche, MIO
- Chrystelle Montigny, professeure des universités, Université de Montpellier
- Paco Bustamante, professeur des univesités, Université de la Rochelle
- Eva Maire, chercheuse, IRD Montpellier
- Morgan Mangeas, directeur de recherche, IRD Nouméa
- Laurent Vigliola, chercheur, IRD Nouméa