Nations of Water remporte le 1er prix de la communication 2023

 

Nations of Water – Les peuples du Pacifique face au changement climatique – un documentaire exceptionnel réalisé par l’UNC, vient de remporter le 1er prix de la communication de l’enseignement supérieur et de la recherche 2023 à Paris (La Sorbonne).

Les déplacements de populations liés au changement climatique questionnent les spécialistes du droit depuis plusieurs années déjà. L’Université de la Nouvelle-Calédonie a innové en produisant un documentaire, centré sur les populations du Pacifique et les questions juridiques posées par la montée des eaux.

 

Il est peu commun qu’une université réalise un documentaire. Pourtant, ce support original d’enseignement, produit par l’Université de la Nouvelle-Calédonie, a été traduit en anglais et en espagnol quelques mois seulement après sa première diffusion. Il a voyagé à Singapour, à l’Université de Colombia de New-York, à l’Institut des droits de l’homme de Valence, ou encore au Mans ou à Paris.

Tout commence par un appel à projet du Réseau de recherche des universités des îles du Pacifique (PIURN), en 2018, sur le thème des migrations climatiques. “ C’est un thème qui m’intéressait, mais il avait déjà été assez largement exploité ”, raconte Géraldine Giraudeau, professeure de droit public, en délégation à l’UNC à l’époque.

C’est une discussion avec Valérie Baty, ingénieure audiovisuelle, spécialisée dans les TICE* à l’UNC qui fait naître l’idée d’un documentaire. Son expérience permet de concrétiser le projet. “ C’est un travail de vulgarisation scientifique. Il ne se substitue pas aux ressources traditionnelles comme les cours, mais c’est complémentaire. On peut lire des dizaines d’articles sur les migrations climatiques, tant qu’on n’a pas écouté les gens qui sont concernés et qu’on n’a pas mis les pieds sur un atoll, on ne peut pas prendre la réelle mesure du problème ”, estime Géraldine Giraudeau, en poste désormais à l’Université Paris-Saclay.

 

Les climate warriors

Le documentaire Nations of Water donne en effet la parole aux populations du Pacifique qui sont en première ligne face au changement climatique. On entend ainsi Brianna Fruean, originaire de Samoa, qui étudie à Auckland. Elle fait partie des climate warriors, de jeunes militants écologistes qui n’hésitent pas à prendre la parole devant les plus grandes institutions mondiales, comme l’ONU (Organisations des Nations-Unies), pour défendre les populations du Pacifique.

Il y a aussi Ursula Rakova, en Papouasie Nouvelle-Guinée, qui a pris l’initiative de relocaliser sa communauté sur une autre île. Répartition des terrains, construction des logements, de l’école… Elle se substitue à l’État qui ne semble pas anticiper les problèmes liés à la montée des eaux. D’autres États sont plus avancés sur la question comme Fidji, Kiribati ou le Vanuatu, qui ont travaillé sur des plans d’adaptation.

“ Le changement climatique est une crise des droits de l’Homme ”, nous dit Ursula Rakova dans le documentaire. “ En effet, on parle de droits à l’éducation, au logement, à la santé et même du droit culturel, liste Géraldine Giraudeau. Par exemple, la question des sépultures est revenue dans toutes les interviews. Dans le Pacifique, on réserve souvent la meilleure place aux morts, et c’est souvent face à la mer, comme nous l’avait exposé mon collègue Louis Lagarde, maître de conférences en archéologie de l’Océanie. Les sépultures sont donc en première ligne face à la montée des eaux. Les déplacer est quelque chose de particulièrement traumatisant pour les communautés. ”

 

Inspirer les étudiants en droit

Au travers de personnages, ou de l’histoire des États et Territoires, Nations of Water soulève chacune des questions de droits liées au changement climatique. Le documentaire apporte aussi des pistes pour y répondre. Au début, naïvement, je pensais pouvoir interviewer une personne qui se déclare réfugiée climatique. Je voulais qu’elle me raconte ses démarches pour obtenir un visa ou être relogée par exemple, raconte la professeure de droit public. Mais c’est justement toute la difficulté : prouver qu’on a dû partir à cause du climat.

Cela me fait donc rejoindre la conclusion des experts interviewés : la solution ne pourra pas passer par du droit dur, c’est-à-dire contraignant. Si on ouvre un nouveau statut, il sera trop difficile aux demandeurs d’apporter la preuve que leur déplacement est lié au changement climatique. Ainsi, la solution est peut-être davantage du côté du droit “ mou ”. On voit émerger tout un tas d’outils, de recommandations de bonnes pratiques. C’est limité car ça n’engage pas la responsabilité des États. Mais à défaut d’un statut de “ réfugié ” climatique, on peut aussi adapter le corpus juridique de protection des droits de l’Homme.”

“ L’imagination des juristes, si elle ne peut pas tout, demande plus que jamais à être mobilisée dans cet élan collectif ”, conclut le documentaire. Un outil qui – espère-t-on – inspirera les étudiants en droit, et les encouragera à trouver les réponses à apporter aux populations touchées par le changement climatique.

 

Nations of water

Un documentaire de 52 minutes, réalisé par
Université de la Nouvelle-Calédonie
Cellule de Développement des Usages du Numérique pour l’Enseignement (DUNE)
écrit par la pr Géraldine Giraudeau
monté et réalisé par Valérie Baty
mixage par Nicolas Hollmann
avec la collaboration de Lynn Englum

 

L’UNC récompensée aux Prix nationaux de la communication de l’enseignement supérieur et de la recherche

L’Association des responsables de communication de l’enseignement supérieur (ARCES) remettait le 22 juin 2023 ses traditionnels « prix de la com » aux meilleurs projets. Très convoités par les universités et grandes écoles, ils récompensent chaque année les plus belles réalisations mettant en valeur l’enseignement supérieur et la recherche. L’UNC décroche le Premier prix dans la catégorie vidéo pour son documentaire Nations of Water. 10 autres établissements étaient en lice dans la catégorie.


Le directeur de la communication de l’UNC Sylvian Raffard-Artigue n’a pas caché sa joie : « Énorme fierté pour l’UNC de recevoir un des très convoités prix de la com de ARCES et pas des moindres : le premier prix ! ». Il récompense une production originale et sa communication : « Nations of Water », un documentaire exceptionnel de 52’ sur les enjeux juridiques des migrations climatiques dans le Pacifique écrit par la professeure Géraldine Giraudeau et réalisé par l’équipe de production audiovisuelle de l’UNC, notamment Valérie Baty. Il a également remercié toute l’équipe de la communication de l’UNC et bien sûr l’autrice du film. Diffusé récemment à l’UNC dans un amphi 400 plein, il a été aussi projeté à l’Université de Columbia à New York et plus récemment à l’Inalco à Paris. Une belle reconnaissance de la profession pour ce documentaire exceptionnel.
 
De gauche à droite au premier plan : Valérie Baty (cellule audiovisuelle), Catherine Ris (présidente), Sylvian Raffard-Artigue (directeur de la communication)
De gauche à droite au second plan : Gaëtan Hochedez (cellule audiovisuelle), Soazig Le Mouellic (direction communication), Kenny Saiman (direction communication), Catheline Martin (direction communication), Nicolas Hollman (cellule audiovisuelle)

Un jury de professionnels et de journalistes


Pour cette édition 2023, le jury a reçu 61 dossiers proposés par 36 établissements participants (dont 23 universités). Journalistes, directrices et directeurs de communications, professionnelles et professionnels de la communication : les 28 membres des jurys se sont répartis dans les 7 catégories du concours. L’UNC concourait dans 3 catégories : communication interne, communication événementielle, et vidéo, et c'est dans cette dernière catégorie qu'elle a remporté le 1er prix. L’UNC avait déjà remporté un 2e prix en 2020 pour la communication autour de la création du Club Entreprises Université. Cette fois-ci le jury de la catégorie vidéo a décidé de ne décerner qu’un seul prix, le 1er prix à l'UNC, pour souligner l’excellence du projet primé. L'UNC est la première université ultramarine à remporter un 1er prix de la com ESR ARCES.

Plus de 150 déléguées et délégués étaient présents pour le colloque annuel de l’ARCES (Association des responsables de communication de l’enseignement supérieur) en La Sorbonne au cœur de Paris, haut-lieu de la tradition universitaire française, chargé d’histoire.

Un beau rayonnement pour l'UNC auprès des acteurs majeurs de l'enseignement supérieur présents à La Sorbonne à l'occasion de cette remise de prix.

 

 

 

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