Le jeudi 24 juin à 18h en amphi 400 du campus de Nouville, Antsa Rakotonirina (EDP-UNC) soutiendra sa thèse de doctorat intitulée « Apport de la spectrométrie de masse MALDI-TOF à la surveillance des moustiques vecteurs d’arbovirus ».
Résumé
La région Pacifique est régulièrement touchée par des épidémies liées aux virus de la dengue (DENV), du Zika (ZIKV) et du chikungunya (CHIKV). Les moustiques impliqués dans la transmission de ces arbovirus sont notamment Aedes aegypti, Aedes albopictus et Aedes polynesiensis, ces deux derniers appartenant au groupe Scutellaris. Il existe également, dans le Pacifique, d’autres espèces du groupe Scutellaris impliquées ou suspectées dans la transmission du DENV. L’accélération des échanges internationaux pourrait favoriser la dispersion de ces espèces dans toute la région, voire dans le monde. L’introduction de ces espèces en Nouvelle-Calédonie, où le seul vecteur connu de DENV est Ae. aegypti, pourrait compromettre la stratégie de lutte mise en place au travers du World Mosquito Program (WMP). Cette stratégie vise à réduire les épidémies de dengue grâce aux lâchers d’Ae. aegypti infectés par Wolbachia sur le terrain, qui ont une capacité de transmission réduite des arbovirus.
Dans ce contexte, un renforcement de la surveillance entomologique via une bonne identification des moustiques est essentiel. Un suivi régulier de l’implémentation du WMP en Nouvelle-Calédonie est également nécessaire. Cette thèse s’est donc intéressée à : (i) optimiser et développer la spectrométrie de masse MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Desorption Ionisation – Time Of Flight) pour l’identification des moustiques en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique et dans le monde et (ii) à développer un outil permettant la détection de Wolbachia chez Ae. aegypti en associant l’utilisation du MALDI-TOF à des techniques modernes d’analyse des données. Ainsi, nous avons pu démontrer la capacité du MALDI-TOF à identifier les espèces de moustiques capturés sur le terrain, à une échelle locale, régionale et internationale. Cet outil a également permis d’identifier les Aedes du groupe Scutellaris, qui sont morphologiquement et phylogénétiquement proches. Le MALDI-TOF, couplé aux techniques d’analyse de données par l’intelligence artificielle, a également permis de distinguer les Ae. aegypti infectés ou non par Wolbachia. Ces travaux ont notamment souligné l’importance d’approfondir les connaissances sur les Aedes du groupe Scutellaris, dans une perspective de mieux les contrôler.
Mots clés : Aedes, Scutellaris, Moustiques vecteurs, Spectrométrie de masse MALDI-TOF, Région Pacifique, Wolbachia, Nouvelle-Calédonie.
Composition du jury
- Anna-Bella Failloux, professeur, Institut Pasteur Paris
- Hamid Amir, professeur, UNC
- Christophe Paupy, directeur de recherche HDR, IRD Montpellier
- Myrielle Dupont-Rouzeyrol, chargée de recherche HDR, IPNC
- Vincent Richard, directeur de recherche HDR, Institut Pasteur Paris
- Nicolas Pocquet, PhD, IPNC
Les partenaires
- RIIP (Instituts Pasteur Laos, Cambodge et Madagascar)
- Université de Nouvelle-Calédonie (Institut des Sciences Exactes et Appliquées)
- Agence de Santé de Wallis et Futuna
- Ministère de la Santé publique de Fidji
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