Conférence « L’usage des savoirs écologiques dans le développement du tourisme par les Aborigènes »

Le 18 septembre 2019 à 18h
Amphi Guy Agniel
Campus universitaire
UNC

« L’usage des savoirs écologiques dans le développement du tourisme par les Aborigènes : l’exemple des Bardi (Kimberley, Australie Occidentale) » par Céline Travési – conférence le 18 septembre 2019 à 18h en amphi Guy Agniel.

En Australie, de nombreux groupes aborigènes se définissent comme des « gens de mer ». Pour ces groupes, l’environnement maritime et les relations avec la mer jouent un rôle fondamental dans la conception de la personne, les relations avec les ancêtres et la reproduction de la vie et de la société. Chez les Bardi, un groupe aborigène de la région des Kimberley, les savoirs et les savoir-faire liés à cet environnement sont fortement valorisés et font l’objet d’un apprentissage assidu de la part des jeunes générations. Cette conférence rend compte d’un travail ethnographique entamé il y a un peu plus de dix ans. Elle traitera plus particulièrement de la manière dont les Bardi, aujourd’hui, partagent également leurs savoirs et leurs savoir-faire écologiques à travers le développement de l’écotourisme. Nous verrons comment, chez les Bardi, le tourisme permet d’assurer la reproduction de ces savoirs, mais aussi celle des relations sociales et des identités individuelles et collectives. Nous verrons également comme l’usage de ces savoirs dans le contexte touristique représente par ailleurs un moyen pour les Aborigènes de revendiquer de nouvelles formes d’autoreprésentation et d’empowerment. Enfin, nous nous intéresserons à la manière dont l’usage touristique de ces savoirs, à travers la production d’un espace d’expérience partagée, représente également une manière originale de fabriquer du lien social et d’expérimenter de nouvelles manières d’interagir avec les touristes australiens.

Céline Travési

Anthropologue, chercheuse associée au Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie (CREDO, UMR 7308, AMU-CNRS-EHESS)

celine.travesi@univ-amu.fr

 

« Post-doctorante associée au Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie de l’Université d’Aix-Marseille et titulaire d’un doctorat de l’Université de Lausanne où j’ai soutenu ma thèse en 2016, mes recherches portent sur les interactions et sur les relations (matérielles, idéelles et ontologiques) des « gens de la mer » avec leur environnement côtier et marin. Ces recherches reposent d’abord sur un travail ethnographique mené en Australie, auprès de groupes Aborigènes pour qui cet environnement et les relations qu’ils entretiennent avec lui jouent un rôle fondamental dans la culture matérielle, la conception de la personne, et la reproduction de la vie et de la société. Je m’intéresse notamment au rôle que les savoirs et les savoir-faire écologiques, ainsi que la manière dont ces savoirs sont conçus et construits par les Aborigènes, jouent dans ce contexte. J’ai consacré ma thèse à l’analyse des pratiques touristiques développées par les Aborigènes Bardi et Jawi, dans le nord-ouest de l’Australie. J’y traite notamment des formes de « résistance » que les Aborigènes opposent aux catégories et aux actions de l’État, et des « politiques de la connaissance » qu’ils déploient dans le contexte touristique. Mes travaux actuels interrogent les interrelations entre les savoirs écologiques des populations côtières d’Océanie, les rapports que ces groupes entretiennent avec leur environnement, et le tourisme. Une partie de mes recherches concerne également les rapports entre l’oralité et la culture matérielle, les dimensions ontologiques et les processus de construction sensible du savoir. »

Le 18 septembre 2019 à 18h

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