L’équipe de recherche ERALO (mobilitÉs, cRéations, lAngues, et idéoLogies en Océanie) de l’UNC organise un séminaire de recherche ouvert à toutes et à tous sur les « La Mélanésie à l’ère du numérique : idéologie, représentations et pratiques langagières sur les réseaux sociaux » présenté par Leslie Vandeputte, anthropologue, directrice du Centre de Langues de l’Université Nationale du Vanuatu, chercheure associée à ERALO. Ce séminaire aura lieu le vendredi 3 mai à 13h30, en amphi 80, sur le campus universitaire de Nouville.

Présentation

La Mélanésie, célèbre pour sa grande diversité linguistique avec plus de 1 400 langues présentes (Rumsey 2019: 110; Schapper 2020: 1), a connu des changements de pratiques langagières avec l’émergence des réseaux sociaux à la fin des années 2000. Cette transformation numérique concerne l’ensemble des archipels mélanésiens.

L’augmentation de l’utilisation des téléphones mobiles depuis le milieu des années 2000 a rendu les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook, Instagram et X (Twitter) de plus en plus populaires en Mélanésie. Cette hausse a facilité de nouvelles formes de communication, de construction communautaire et de processus d’identification nationaux, en particulier aux Fidji, aux Îles Salomon et au Vanuatu.

Les pratiques langagières sur les réseaux sociaux en Mélanésie soulèvent des questions importantes sur la vitalité et la visibilité des langues de la région, dont beaucoup sont considérées comme menacées (UNESCO, 2010). La prédominance de l’anglais et du français — langues du passé colonial et toujours officielles dans la région — a marginalisé de nombreuses langues locales. Pourtant, les réseaux sociaux ont permis à ces langues de prospérer sous de nouvelles formes écrites, telles que les messages textes et les discussions en ligne, démontrant leur adaptabilité et leur modernité.

Cette présentation propose d’examiner comment les réseaux sociaux en Mélanésie ne remodèlent pas seulement le paysage sociolinguistique en créant de nouvelles normes et comportements linguistiques, mais renforcent également le multilinguisme. En analysant l’utilisation de la langue sur des plateformes comme les groupes Facebook mélanésiens, elle met en lumière les rôles et les perceptions évolutifs des langues locales dans les espaces numériques, contribuant ainsi modestement aux réflexions plus large sur les dynamiques linguistiques à l’ère du numérique.

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