Campus de Nouville
L’UNC vous invite à découvrir une exposition sur des micro-agressions linguistiques, présente à la bibliothèque universitaire du campus de Nouville, du 28 septembre au 4 novembre 2023.
« Pointer du doigt la manière dont un·e jeune parle peut avoir des incidences néfastes et durables sur son bien-être, sa sécurité culturelle et sa construction identitaire. On appelle « micro-agressions linguistiques » ces remarques souvent insidieuses qui ciblent un accent, une langue, un trait langagier. C’est une forme de violence symbolique qui érode la confiance en soi. Une galerie photographique issue d’un projet pédagogique sur ce thème et mené à l’UNC vous est proposée. RDV à la Bibliothèque Universitaire jeudi 28 septembre, 17h. Un moment de témoignages-débats sera animé en toute convivialité par les chercheur·e·s à l’origine du concept et un doctorant ayant participé au projet. »
« Tu parles une langue toi ? » par Ophélie
« Quand je suis entrée en première année de licence LCO, la plupart des locuteurs natifs de la classe m’ont souvent adressé cette phrase. À première vue, tout le monde, en me voyant s’est demandé si je parlais une langue kanak. J’utilise le plus souvent du vocabulaire français. Je n’ai pas eu cette chance d’apprendre ma langue (nrà drubéa). On apprend une langue suite à un modèle mais le faible nombre de locuteurs est la cause de mon non-apprentissage de la langue. Mon papa ne parle pas non plus sa langue mais ayant une maman originaire d’Ouvéa, il a pu assimiler cette langue. Je comprends le faga ouvea mais je ne la parle pas non plus. À l’inverse, on m’a souvent complimenté dans mon entourage sur la façon dont je m’exprime en français.
Le manque de locuteurs a fait de moi une non-locutrice de mes langues familiales. »
« T’es métisse alors pourquoi t’es blanche ? » par Kimberly et Stéphanie
« Cette phrase fait écho à des expériences vécues. Les métisses de couleurs « blanches » ont tendance à être stigmatisées pour leur peau et leur répertoire langagier. En effet, lorsque l’on se balade, en étant « blanches », on nous catégorise automatiquement comme des monolingues. Pour beaucoup, on ne peut pas être bilingue ou plurilingue en raison de notre couleur de peau. Pour nous, cette remarque insidieuse est subie comme une micro-agression car forme de violence normative et corrective est produite suite à une différence sociale.
La personne qui fait ce genre de remarques ne se rend pas forcément compte de la gravité et de l’impact de ses propos. Pourtant, ces jugements peuvent prendre de l’ampleur et devenir la cause d’un mal-être profond. »
