Exposition du Centre culturel Tjibaou hors les murs « Bottled Ocean »

Du 26 Juin 2017 au 28 Août 2017
Bibliothèque universitaire - UNC
Action culturelle de l'UNC

Un projet international en évolution

Le concept de l’exposition « Bottled Ocean » a été présenté pour la première fois en 2014 au Museum of Contemporary Art of Taipei (Taiwan). Depuis lors, ce projet a poursuivi son voyage tout en s’enrichissant de nouvelles créations à chaque nouvelle exposition. Il a été présenté au Muséum de Rouen (France), ensuite au Te Pataka Art Museum (Wellington, Nouvelle-Zélande) puis au centre culturel Tjibaou en août 2016 sous l’intitulé « Bottled Ocean 2116 ». Il sera présenté en juillet 2017 au Kaoshiung Museum of Art (Kaoshiung, Taiwan).

 

À l’origine de l’exposition, une légende maorie

Onze jours avant l’éruption du mont Tarawera en 1886, plusieurs groupes de touristes maoris et européens affirment avoir vu l’apparition fantomatique d’une pirogue de guerre maorie voguant silencieusement sur le lac Tarawera. Émergeant de la brume matinale, ce waka fantôme s’est évanoui dans le lointain aussi mystérieusement qu’il était apparu, laissant une forte impression sur tous les témoins de la scène. Pour les Maoris, cette vision était un présage annonçant les événements catastrophiques qui ont suivi. Encore aujourd’hui, on rapporte ce genre de vision dans tout le pays. Cette légende maorie a inspiré à George Nuku la création initiale, gravée dans des feuilles de plexiglass, d’une pirogue maorie, le waka portant une maison commune, un Whare orné de bandeaux sculptés de la figure mythologique Pou.

 

Une version amplifiée au centre culturel Tjibaou

L’exposition proposée au centre culturel Tjibaou a marqué une étape majeure dans l’évolution de l’installation. En effet, l’espace dédié à l’exposition et la résidence octroyée à l’artiste par le centre culturel Tjibaou a permis à George Nuku d’enrichir grandement l’exposition initiale. En matérialisant la surface de l’eau par le niveau de flottaison de la pirogue, il a défini deux espaces distincts et complémentaires : un espace aérien habité par des oiseaux de mer et des ilots et un espace sous-marin peuplé par une faune créée à partir de bouteilles en plastique recyclé.

 

Une exposition citoyenne

George Nuku nous présente un monde familier mais pourtant artificiel, fait de plastiques transparents. Ce monde imaginé est malheureusement possible dans un futur proche car aujourd’hui, l’océan est envahi par tant de plastique que celui-ci fait partie intégrante de notre écosystème. La matière plastique se désagrège en petites particules qui sont ingérées par les poissons et autres animaux marins. L’Homme consomme ces poissons introduisant le plastique dans son alimentation. Dans le Pacifique se trouve la « grande zone d’ordures du Pacifique » -une masse de débris flottants de la taille du Texas- qui se déplace dans l’océan suivant les courants. Les scientifiques estiment qu’en 2050, l’océan contiendra davantage de déchets en plastique que de vie marine.

 

Devant un tel constat, on pourrait supposer que George Nuku milite contre l’usage de tels matériaux. Pourtant, c’est à un autre comportement qu’il nous invite. S’inspirant de la cosmogonie maorie, l’artiste nous suggère de prendre davantage conscience de l’interconnexion des matériaux et de l’environnement et surtout de les considérer comme de la matière précieuse, lui-même, mettant au même niveau le jade, le bois et la matière plastique.

 

Cette installation rend hommage au génie de l’espèce humaine et à la folie de son labeur. Alors que les avancées de la révolution industrielle ont produit des merveilles, le prix à payer a été très élevé pour l’homme et son environnement. C’est une approche autochtone de la gestion des ressources que George Nuku expose, proposant une vision d’espoir et de beauté plutôt que de peur et d’ignorance.

 

Corinne Ample
Du 26 Juin 2017 au 28 Août 2017

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